Cette semaine j'ai fait une lundinite
Lundi à 15h30, j'étais partagée entre rédiger ma newsletter et dormir.
J'ai choisi de dormir.
Evidemment, je m'en suis voulue, mais je me suis rappelée les discussions récentes avec les parents qui m'entourent, concernantle mois de septembre.
Théoriquement, avec la rentrée à l'école, je n'ai plus ma fille dans les pattes, je devrais être plus disponible. Sauf que le mois de septembre est une période d'adaptation.
Les projets repartent (ou non), je fais de nouvelles rencontres, des idées naissent (et meurent tout de suite après), il y a de nouvelles activités extra-scolaires et extra-professionnelles, on réaménage la chambre de ma fille (elle a 4 ans) parce qu'elle veut un "bureau pour travailler".
Entre juin où on clôture l'année, juillet et août où on compose avec les familles et les potes (les bénéfices du repos ne tiennent pas la 1e semaine de septembre) et enfin le mois de septembre où on réinstalle la routine pour le reste de l'année scolaire, sans compter les déplacements pros, je suis sur les rotules.
Et je ne suis pas la seule.
Et c'est ok, j'accuse réception de la fatigue, et je compose avec.
Donc faisons un pacte entre vous et moi. Si je n'arrive pas à vous écrire pour mardi, je le fais pour jeudi. Comme ça, on garde notre rendez-vous hebdo, mais je ne me mets pas la rate au court bouillon, parce que cette newsletter, je l'aime bien, parce que vous me répondez, et ça c'est merveilleux.
Sidération : une bonne nouvelle pour commencer
Le 11 septembre 2024, la cour de cassation a utilisé le terme de sidération pour qualifier pénalement une agression sexuelle.
Aujourd’hui, dans la loi, l’agression sexuelle est définie comme un acte sexuel sans pénétration, commis avec l'usage de violences, de menaces, d'une contrainte physique ou psychologique ou par surprise.
Or, lorsque la victime est sidérée, elle ne réagit pas.
Comme il n’y a pas de définition claire de consentement dans la loi, il est difficile de faire reconnaître une violence sexuelle lorsque la victime n’a pas de réaction visible.
Son absence de réaction peut donc être utilisée comme argument pour dire qu’elle était consentante.
Oui c’est problématique.
Avec cet arrêt, la cour de cassation oblige donc tous les juges pénaux à prendre en compte la sidération comme faisant partie de la “surprise”, et qui permet de juger l’agression sexuelle.
Cela entre dans le cadre du débat sur l’introduction de la notion de consentement dans les définitions des violences et harcèlements sexistes et sexuels.
Si vous ne pouvez pas lire l'article du Figaro (ou si vous n'en avez pas envie), il y a l'arrêté de la cour de cassation
Racisme et antisémitisme : à écouter avec un oreille critique
J’aime l’émission Grand bien vous fasse car il aborde le thème de la santé sous des angles très différents. L’animateur est toujours très mesuré dans ses propos et les invité·es de qualité.
L'émission du 1er octobre s'intitule : "Est-il encore vraiment possible de lutter contre le racisme et l’antisémitisme ?" et comptait dans ses invité·es Rokhaya Diallo, Fatman Bouvet de la Maisonneuve et Michel Wieviorka.
Je sortais de deux jours de formation sur le racisme et l’intersectionnalité avec Sarah Mazouz, sociologue au CNRS. Mon attention était donc encore plus accrue en écoutant cette émission.
Ce que je garde de mon écoute et que je recommande
- les esquisses de définition du racisme, qui prennent forme au fil de la discussion
- des exemples de racisme du quotidien : un regard, la communication non verbale, des comportements, les façons d’appeler une personne
- des invité·es qui s’écoutent attentivement, même s’iels sont en désaccord.
Ce qui me pose question
- L’un des intervenant·es, Michel Wieviorka, explique que le racisme anti-blanc existe dans certaines situations. Ce qui est problématique car le racisme a été, est toujours, un processus de domination et de justification de la domination des uns sur d'autres. Le racisme persiste parce qu'il est institutionnalisé, pas simplement parce que les gens sont "méchants". La réponse de Rokhaya Diallo ne se fait pas attendre, elle explique que le racisme c’est d’abord un système de domination qui sert à justifier des intérêts économiques, et que les actions individuelles trouvent leurs racines dans l’Histoire, dans des pratiques.
Vous me direz ce que vous en avez pensé ?
Retour d'expérience : prévention des violences sexistes et sexuelles au travail (VSST)
L'ANACT (agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail) a publié un rapport basé sur le retour d'expérience de 5 entreprises du privé, sur leurs actions de préventions aux violences et sexistes et sexuelles au travail (VSST)
Ce rapport met en lumière les 3 niveaux d’action pour réellement intégrer la prévention des VSST dans l’organisation.
- primaire : limiter les expositions aux VSST
- secondaire : apprendre à reconnaitre et qualifier les situations de VSST
- tertiaire : mettre en place un dispositif de traitement des cas de VSST
Il permet surtout de comprendre en finesse comment les situations de VSST peuvent survenir pendant des années, sans que personne ne dise rien. On voit que les actions qui aboutissent sont toujours du sur mesure. Il n’y a pas de baguette magique ou de recette miracle, tout est finement entremêlé avec la culture de prévention des risques, d’une politique active pour l’égalité des chances, de l'action des référent·es etc.
Et surtout, avec la volonté et l’engagement des équipes dirigeantes.
Ce que je vous invite à lire
- les situations individuelles ou collectives qui déclenchent le fait de mettre en place une politique de prévention contre les VSST
- les exemples de situations de VSST qui sont banalisés, ou justifiées par des personnalités influentes
- les difficultés rencontrées et la façon de les surmonter
Bonne lecture et à marjeudi !
Juliette Phuong
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