☕​ Podcast, moustique et jeu des différences


Podcast, moustique et jeu des différences

Hier, c’était la journée internationale du podcast

Je sais, ça vous fait une belle jambe. Mais c'était un signe pour que je vous parle de mon projet de podcast. Car je rentre fraîchement d'une formation de podcast et j’avais la tête dans l’écriture de mon projet.

De quoi va parler mon podcast ?

D’inclusion ! Quelle surprise. Plus précisément, de microagressions.

Ce projet date de plusieurs années déjà, mais j'ai eu du mal à lui donner corps. J’ai réalisé des interviews, mal préparées, qui m’ont alors donné beaucoup de mal au montage. J'ai beaucoup de rush inutilisés, et je présente mes excuses aux personnes qui m'ont consacré du temps, mais je ne pouvais pas présenter le résultat que je souhaitais.

Et puis, il y avait autre chose.

Avant de parler de microagressions, il m’a fallu du temps pour savoir COMMENT je voulais en parler. Car, écouter les personnes qui les vivent, c’est important. Mais complémenter les témoignages avec des éléments issus de la recherche ou de la sociologie permettrait de démontrer l'aspect systémique.

Donc, depuis trois ans environ, je collectionne

  • les témoignages de microagressions (et je continue à le faire)
  • les recherches et les travaux menés sur les microagressions, en anglais et en français
  • les exemples dans la culture populaire ou dans les actualités (merci les personnalités politiques d’être si inventives)

Avec toute cette matière, j'ai de quoi me tricoter un plaid par hiver jusqu'à 2034.

Sauf qu’il me manquait le format. Est-ce que je veux quelque chose de long et étayé ? Court et percutant ?

Le plus simple, c'est de vous demander. A vous qui me lisez, comment souhaiteriez-vous m'écouter ?

Mon podcast s'appelle “Tu viens d’où ?”

Il va décliner par volume (ou saison) et on va commencer par le racisme, puis le sexisme parce que c’est là que j’ai le plus de matière. Il y aura 1 épisode tous les 15 jours et pour chaque volume il y aura entre 5 et 12 épisodes. En vous le disant, je m'engage à le faire. Donc même si vous ne lisez pas ces lignes, je me mets la pression toute seule.

Participez à sa création en répondant à ce sondage :

Quelle est la différence entre une microagression et un moustique ?

Ok c'est une vieille blague, mais l'image du moustique pour parler des microagressions est très efficace. C'est une toute petite piqûre, c'est difficile de s'en plaindre sans qu'on nous juge et à la longue, on peut en devenir malade.

En attendant ce podcast que j’écris et prépare avec beaucoup de joie, je vous parle de mon atelier dédié aux microagressions.

L’objectif ? En 3 heures, créer de la cohésion entre les membres d’un collectif pour identifier les microagressions, lutter contre les stéréotypes et agir pour plus d’inclusion.

C'est une grande ambition et jusque là, les participant·es m'ont fait de très bons retours. Seulement, comme j'ai collecté ni verbatim ni photos d'atelier, pour l'instant je n'ai grand chose à vous montrer. Mais je m'en occupe dans les semaines qui suivent. La preuve sociale est une charge mentale.

Cet étalier est une déclinaison ludique de la formation “Prévenir les microagressions” qui se déroule sur une journée entière. Certaines entreprises ou associations ont du mal à mobiliser une journée entière pour former sur des sujets transverses. L’atelier pique&pique répond au besoin d’aborder le sujet et de créer collectivement des pratiques plus inclusives.

Cet atelier vous intéresse ? Répondez à cet email et on en parle !

Canva m'a trahie

Pour finir cette newsletter très centrée sur moi-même, un “fun fact" pas drôle.

En créant le visuel de l’atelier pique&pique sur Canva, j'ai choisi la photo d'une femme d'apparence asiatique pour incarner la victime de mon moustique géant.

Comme je trouvais la photo un peu fade, j'ai commencé à jouer avec les effets et les filtres (oui je sais très bien procrastiner merci).

Le résultat m'a fait l'effet d'une trahison.

Dans Canva, il est possible d'utiliser des applications tierces pour appliquer des effets sur des images. J'en ai choisi une pour donner un effet peinture, mais il n'était pas indiqué qu'une IA allait intervenir. Pour moi, j'allais utiliser un bon vieux filtre un peu désuet pour donner un côté "léché" à la photo.

Sauf que bon.

Voici la photo d'origine (image 1). Une femme d’apparence sud-asiatique, nous regarde droit dans les yeux, elle semble sûre d’elle, elle a un très léger sourire. Ses cheveux sont attachés, elle est vêtue d’une chemise ample blanche, dont les manches sont très légèrement transparentes. Ses mains sont jointes sous le menton. Elle présente une image assez lisse, mais je voulais une femme asiatique "lambda" qui a l'air d'être au travail (et la banque d'image de Canva n'est pas si fournie sur ces critères)

J'applique l'effet "peinture". Pour "rigoler".

Le résultat est sur l'image 2 ci-dessous. Je vous laisse chercher les différences.

Voici mon commentaire désabusé : La femme n’a plus rien à voir avec l’image d’origine. Ce n'est pas un simple filtre qui a été appliqué, mais clairement un passage non souhaité par une IA. Outre les trois bras bien creepy, sa tête est légèrement baissée et son regard aussi, comme soumise. Elle pose un doigt sur le coin de sa bouche, comme si elle hésitait, ou invitait à regarder sa bouche, plus petite et plus pulpeuse que la photo d'origine. Sa chemise s’est transformée en kimono blanc (mais EVIDEMMENT) et le coup de grâce, c’est la signature en bas à droite avec un caractère calligraphié et un sceau (en rouge), bien cliché et incontournable pour marquer le fait que cette dame est une décoration que vous pourrez aussi bien accrocher dans votre salon que dans votre salle de bain.

En même temps, qu’est-ce qui m’a pris de vouloir jouer avec les effets de peinture.

Qu'en pensez-vous ? Qu'est-ce qui est le plus cringe dans cette transformation ?

En tout cas ne partez pas sans répondre à mon sondage !

Et à mardi prochain !

Juliette


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