👀 et les hommes alors ?


Et les hommes alors ?

Bah oui, allez, parlons des hommes.

Samedi dernier c’était la journée internationale des droits des femmes.

Si si.

Normalement, si vous êtes ici, vous le saviez.

Le sujet vous intéresse déjà, et normalement, vous savez dire les 4 mots clés que sont :

  • journée
  • internationale
  • droits (au pluriel)
  • femmes (au pluriel)

Et pourtant, lu, entendu et réchauffé, j’ai encore entendu :

Bonne fête de LA femme

Comme un automatisme, il faudrait reprendre à chaque fois, en douceur, avec pédagogie, avec la bienveillance qui consiste à croire par défaut que c’est pas la faute des gens s’ils n’arrivent pas à retenir 4 mots et 2 pluriels.

C'est un poil désespérant quand même.

Surtout quand ce sont des femmes.

Donc je respire un coup.

Et comme c'est grève féministe, ce jour-là, je n'éduque pas, je vais voir ailleurs si j’y suis.


En cette journée internationale des droits des femmes donc, il y a encore beaucoup de choses à dire.

Et même si cela paraît contradictoire, on pourrait justement parler des hommes.

Parlons des hommes

Il y a quelques jours, j’ai regardé “Viril, la masculinité mise à mâle”, le documentaire en 3 volets sur Arte qui parle de masculinité (quelle surprise).

Comme souvent sur Arte, j’apprends des choses et j’arrive même à sourire sur des sujets pas bien rigolos.

Dans l’un des volets, Bolewa Sabourin, danseur et père au foyer, intervient avec son enfant en porte-bébé. Il dit :

“Et si un moment donné on revenait à la cause et on arrêter de traiter uniquement les conséquences”

Je l’ai entendu comme un écho à la phrase de Daisy Letourneur (également invitée dans le documentaire) :

“Pourquoi parler encore des mecs ? Quand tout se passe comme si les humains étaient hommes par défaut et femmes par exception, il semble qu’on n’en parle déjà que trop.”

C’est la première phrase de la couverture de son livre “On ne naît pas mec, petit traité féministe sur les masculinités”, publié chez Zones.

Effectivement, comment arrêter de compter les victimes ?
Peut-être en prévenant les incendies.


Donc braquer les projecteurs sur les hommes mais également toutes les personnes qui adoptent les codes masculinistes, ça fait partie des pistes de solution.

En parlant de masculinistes, peut-être que vous imaginez alors les “coachs” et les influenceurs qui vendent leurs formations à prix d’or, surfant sur le désespoir des incels (célibataires et malheureux de l’être) et des haineux à la recherche de défouloir.

Alors ils existent, mais on peut regarder plus près de soi.

Haude Rivoal, sociologue et invitée dans le documentaire, pose avec un sourire :

“Les séminaires sont de bons observatoires de la transmission des codes de la virilité”.

Entre paintball, tournois sportifs, beuveries et autres glorifications de la force physique et de la performance musculaire, certaines entreprises nourrissent, consciemment ou non, la hiérarchie des genres et la valorisation des codes de la virilité.

Au fait, que faites-vous pour le prochain séminaire de votre boîte ?

On parle des hommes, et donc des garçons !

Mes transitions sont de plus en plus travaillées.

Très souvent, je me dis qu’intervenir en entreprise, c’est trop tard.

Il faudrait commencer beaucoup plus tôt. Certaines personnes ont le don et l’appétence pour intervenir auprès des enfants. Malheureusement pour moi, rien que l’idée m’angoisse.

Les enfants, c’est imprévisible, c’est sensible à des trucs dont je n’ai pas idée. Je laisse ce public à des consoeurs expérimentées.

Or, dès l’école, les codes du masculin versus féminins sont très vite acquis.

D'après la maîtresse de conférences en histoire Fanny Gallot :

En tant qu’enseignants et enseignantes, on ne s’adresse pas de la même manière aux filles et aux garçons [...] Pour une même note moyenne, on dira d’un garçon qu’il “peut mieux faire s’il veut bien se mettre au travail”, et d’une fille qu’elle “continue à bien travailler”.

Hors temps de travail, on retrouve d'autres inégalités :

Dans la cour et les classes, certains garçons occupent davantage l’espace physique et sonore que les filles, et leurs difficultés à se plier aux règles collectives et à reconnaître leurs erreurs favorisent l’échec scolaire.

En lire plus dans l'article du monde réservé aux abonné·es Repenser l'éducation des garçons, levier contre les violences et pour l'égalité

Des parallèles avec l’occupation des espaces publics ?

Ainsi, un homme peut rester longuement installé sur un banc public alors qu’une femme ne le fera pas. Tout au plus fait-elle des « stop and go », le temps de se reposer un instant, de trouver quelque chose dans son sac. Le mobilier urbain apparaît ainsi comme tenu par la population masculine, de même que les hommes verrouillent des espaces comme les sorties de métro ou les entrées d’immeubles.

Etude de Chris Blache et Pascale Lapalud.

Il y a donc du travail, pour petit·es et grand·es, pour prendre conscience de nos stéréotypes et les empêcher de perpétuer les inégalités et violences existantes, partout dans nos vies.

Alors on fait quoi ?

Vous avez plein de leviers :

  • regarder des documentaires
  • lire des témoignages et des essais de personnes concernées ou spécialistes
  • s’engager dans une association locale
  • se former en faisant intervenir des personnes comme moi, ou mes consoeurs, dans vos entreprises

En parlant de consoeurs

J’anime un webinaire avec Apolline 🐋 et Alexandra Regenet le mardi 25 mars à 12h30.

Attrapez votre déjeuner (vous pouvez couper votre webcam et manger tranquillement) et rejoignez notre discussion autour du sujet tentaculaire :

Comment favoriser la sécurité psychologique au travail et prendre soin de la santé mentale des équipes ? Exemple avec les micro-agressions.

Certaines situations fréquentes au travail peuvent dégrader la santé et la sécurité de vos équipes.


Ça vaut le coup d’en parler non ?

On se retrouve dans 15 jours ? En attendant restons connecté·es sur Linkedin

Juliette Phuong


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