👀🙏🏼​ 3 clés pour (vraiment) profiter des formations


3 clés pour (vraiment) profiter des formations


Peut-être qu'avec l'âge je m'y fais.

Les vœux je veux dire.

Je n'ai jamais aimé mâchonner des mots qui n'avaient pas de sens pour moi. En même temps, je sentais que c'était important pour certaines personnes, alors je faisais l'effort de formuler les vœux les plus sincères pour moi.

Mais avec les années, je comprends l'exercice. C'est davantage un exercice d'optimisme, pour s'imaginer un futur commun et enviable.

Alors cette année, c'est facile.

Je vous souhaite de rester curieux·ses et optimistes, de vous autoriser à ne pas être parfaitement dans l’inclusivité tout le temps, d’expérimenter de nouvelles façons d’être inclusif·ve, au travail et ailleurs.

Pour 2025 et au-delà.

Juliette Phuong



En 2024, je ne sais pas si j’ai passé plus de temps à suivre des formations ou à en animer. En tout cas, c’était l’année des formations.

En tant que formatrice, j’ai entièrement revu mes contenus, fait du tri, créé de nouvelles formations.

Le bilan émotionnel est plus que positif. Je reçois beaucoup de feedbacks positifs et encourageants, que ce soit par les retours de stagiaires et des client·es, ou en réponse à mes publications et newsletter.

Je suis passée de 50% formation - 50% conseil à 90% formation - 10% conseil, pour ma plus grande joie. C’était l’objectif que je m’étais fixé fin 2023.

En tant que stagiaire qui suit des formations, je me suis fait plaisir en 2024. J’ai dédié environ 5000 euros à la formation, c’est 2,5 fois mon budget annuel habituel. C’est surtout environ 150 heures, soit 21 jours, ce qui est énorme si je compare par exemple au nombre de jours de congés que je prends par an.


Mais le bilan est également extrêmement positif, je mesure la chance de pouvoir m’offrir ces formations, entièrement financées par mon propre chiffre d’affaires.

En 2024, j’ai suivi des formations pour :

  • publier sur Linkedin
  • réaliser un podcast
  • améliorer le SEO d'une activité professionnelle en tant que freelance
  • écrire et jouer une anecdote gesticulée
  • comprendre les discriminations racistes et sexistes
  • booster son activité en tant que mère et entrepreneure (offerte par le programme Mères)
  • connaître les gestes de premiers secours en santé mentale

Ces formations sont toutes orientées vers mon activité professionnelle et concernent des sujets sur lesquels je voulais acquérir une compétence spécifique. Je les considère comme des investissements pour mon cerveau.

Avec le recul, j’en ai pleinement rentabilisé 3. Quand je parle de rentabiliser, je veux dire que j’ai mis en application et je me suis pleinement approprié le contenu. Les autres sont en maturation. Je suis encore en train de digérer le contenu, de sélectionner ce que je veux garder, mais je ne suis pas encore vraiment passé à l’action.

De cette année dense en formation professionnelle pour mes client·es et pour moi-même, j’en ai forcément retenu quelque chose en tant qu’apprenante.

Je vous partage les 3 clés de réussite pour mettre à profit n’importe quelle formation, surtout celles basées sur le changement comportemental. Je prendrai des exemples sur les formations de microagressions, car c'est ce qui a fortement marqué mon année 2024.

  • Sélectionner ce que vous voulez retenir
  • Expérimenter rapidement et souvent
  • S’entourer de personnes avec qui apprendre

1. Sélectionner ce que vous voulez retenir

Accepteriez-vous d’apprendre moins, mais mieux ?

Pour ma part, cela a été extrêmement difficile. A chaque fois que je suis une formation, j’ai envie de tout consigner, tout noter, pour pouvoir m’en souvenir et mettre en pratique. Je me retrouvais avec des dizaines de pages de notes, que je finis par scanner et stocker en PDF quelque part, “au cas où”. Je ne les relis pas, ou alors tellement peu que l’effort de stockage en devient dérisoire.

Je réalise que ce qui fonctionne le mieux pour moi, c’est de mettre mon énergie, non pas à tout retenir, mais à sélectionner les éléments les plus importants pour moi.

Généralement, j’en retiens 5.

Pourquoi 5 ? Parce que c’est une quantité raisonnable que je suis capable de me remémorer ultérieurement, sans faire appel à mes notes (oui j'ai une mémoire assez déplorable). Avec le sketchnoting, ou la prise de note visuelle, je réalise aussi des schémas ou des représentations graphiques qui m’aident à retenir les mécanismes ou les relations entre les notions.

En tout cas, j’apprends à sélectionner pour mieux retenir, même si les sujets sont complexes et que j’ai envie de tout garder en tête.

Les mécanismes de l’exclusion, les discriminations, les microagressions, les stéréotypes, les biais cognitifs, sans parler des spécificités de chaque sujet (racisme, sexisme etc.), le dossier de l’inclusivité est dense, complexe et passionnant.

C’est bien pour cela que les formateurices et les consultant·es comme moi ont souvent une spécialité, ou du moins une approche spécifique de l’inclusion.

Vous ne saurez pas tout et vous n’aurez pas besoin de tout savoir pour agir contre les inégalités et les comportements hostiles. En plus, adopter des pratiques plus inclusives, c’est une démarche (sans fin) à la fois individuelle et collective. Alors autant compter sur l’équipe (voir dernier point).

2. Expérimenter rapidement et souvent

Savoir, c’est rassurant, c’est comme un doudou.

Mais se former, c’est vouloir transformer des pratiques.

Or tout ce que nous apprenons de théorique sur l’inclusion ne sert à rien (oui c’est un peu dur comme ça, mais je ne sais pas le dire autrement).

L’inclusivité n’existe que par les actes, les paroles et les comportements.

Sans pratique, les mots de l'inclusion sont juste des slogans pour goodies RH (je n’ai rien contre les goodies RH, tant qu’ils sont utiles).

En même temps, quand il s’agit de broderie sur soie, on peut se tromper dans son coin, les conséquences sont limitées. Lorsqu’on parle d’inclusion, il s’agit de changer sa façon de parler, d’écrire, d’interagir avec des collègues, des membres de la famille ou un voisinage.

Les enjeux sont plus importants, il y a la peur d’être jugé·e, de se tromper, ou de passer pour une personne moralisatrice ou agressive.

Comment mettre en pratique sans risquer d’être mal vu·e ?

Pour réellement changer l’inclusivité des pratiques, il faut expérimenter, trouver sa façon de faire, son ton, son aisance. En formation ou en atelier, je rencontre souvent des stagiaires très enthousiastes qui imaginent des réactions très (trop) théâtrales, disproportionnées pour réagir à des situations de microagressions. Je les fais immédiatement tester leurs idées.

Imaginer les mots, c’est un début. Mais comment les dire, sur quel ton, comment le corps se positionne ? Et ensuite ? Tourner les talons ? Faire un mic drop ?

Parfois, il faut commencer par de “petits pas” pour pouvoir se mettre en action plus facilement.

Un regard, un sourire, une absence de sourire ou une posture, les stagiaires sont souvent décontenancé·es par mes propositions qui leur paraissent trop peu ambitieuses.

Car agir face à une microagression nécessite beaucoup de travail en amont. Il y a du décryptage, de l'introspection et de l’inventivité.

Le but, ce n’est pas d’avoir le dernier mot, mais d’enrayer le disque des comportements hostiles.

Échouer à répondre à la remarque sexiste de tata ou tonton bidule, c’est déjà essayer.

Faire un bide dans une conversation de voisinage, c’est ok.

Bredouiller et renoncer à répondre à Gégé du service voisin, c’est pas bien grave.

Ce qui compte, c’est de comprendre ce qui a bloqué, pour le faire différemment la prochaine fois.

3. S’entourer de personnes avec qui apprendre

Si c’était facile, vous n’auriez pas besoin de vous former pour créer plus d’inclusivité.

Pris·es dans notre quotidien professionnel, le stress des échéances, la pression sociale, nous manquons très souvent de ressources et de recul pour lutter contre nos habitudes ou celles des collègues.

Même si vous vous êtes formé·es pour répondre à une microagression, vous n’aurez peut-être pas le réflexe ou le courage de le faire, et c’est compréhensible. Ou alors vous l’avez fait et vous vous êtes senti·es bofbof après ? Ne restez pas seul·e pour ruminer vos idées.

Nous sommes faillibles. Il faut donc inventer un moyen de se souvenir, comme des mémos ou un système de détrompeur quand on prend beaucoup de décisions rapides. Ou alors compter sur un entourage choisi pour apprendre ensemble et s’entraider.

Souvent, ce sont les personnes avec qui vous avez suivi une formation ou un atelier, des collègues avec qui vous vous sentez en confiance pour parler de sujets sensibles.

Constituer un groupe sert aussi à s’encourager, lorsque l’un·e de vous a réussi à changer une pratique, ou à partager une lecture.

J’ai plusieurs groupes d’ami·es et de consœurs, avec qui je peux partager mes petites réussites et mes contrariétés sur le sujet de l’inclusion. Nous nous sommes mis·es d’accord pour avoir des groupes dédiés, pour que le sujet ait une place à lui.

Et même si les personnes sont d’accord, il est important de définir des règles pour encadrer ces échanges, pour respecter les limites de chacune. Il n’est pas évident pour tout le monde de recevoir des notifications à toute heure pour parler d’homophobie ou de racisme.

Dans 2 semaines, je vous partagerai quelques conseils pour constituer ce groupe de discussion et le modérer.


👷🏻‍♀️ News et projets en cours chez Vu merci

Dans la précédente newsletter, je vous avais demandé si vous aviez une préférence pour le format et le rythme de cette newsletter en 2025. 90% d’entre vous ont préféré garder le même format toutes les 2 semaines. 10% ont choisi un format plus court, toutes les semaines. Cette newsletter devient donc quinzomadaire. Merci pour votre aide à la décision !

Sur les microagressions, je propose aujourd’hui 2 formats en présentiel : une formation et un atelier de sensibilisation. Je proposerai bientôt un programme en ligne, gratuit et ouvert au grand public. Si vous souhaitez tester en avant-première, écrivez-moi.

Le podcast se fait attendre, parce que j’aime prendre le temps de concevoir, avant de faire du freestyle :) Les interviews sont en cours, et les discussions me donnent beaucoup de matière, que je dois trier. L’épisode zéro est prévu pour fin janvier.

Le site vumerci.fr est en cours de refonte. Avec de nouvelles offres, une nouvelle charte graphique, le nouveau site sera prêt fin janvier.

Merci d'avoir lu jusqu'au bout ! Je vous donne rendez-vous dans 2 semaines et d'ici là, continuons les échanges par email ou sur Linkedin !

Juliette Phuong


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Hey ! C'est Juliette

Je forme les entreprises à changer pour devenir plus inclusives, plus conscientes des diversités actuelles et futures. Dans ma newsletter je donne des billes pour agir concrètement pour l'inclusion.

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